Les lieux de Lyon où se faire peur

L'ossuaire des Brotteaux

Le centre-ville de Lyon abrite un mystère encore bien conservé : une crypte remplie d’ossements et de crânes ! Promis, on ne ment pas ! Pour comprendre pourquoi un tel caveau existe, il est nécessaire de faire un flashback jusqu’en 1793. 

En ces temps, la « Terreur » règne, avec un gouvernement révolutionnaire qui n’hésite pas à utiliser la force pour accentuer sa répression. De nombreux Lyonnais seront assassinés durant cette période. 209 personnes seront exécutées le 3 décembre 1793 sur la plaine des Brotteaux. L’ossuaire est un tombeau rendant hommage aux victimes de cette période sanglante.

La crypte n’est néanmoins pas d’époque : celle-ci qui fut détruite avec la chapelle Sainte-Croix originelle. L’actuelle a été construite à quelques mètres de l’édifice initial.
L’ossuaire des Brotteaux est accessible toute l’année, sur rendez-vous en journée en contactant le 04 78 24 30 82. Attention : il s'agit d'un lieu de recueillement, à visiter dans une attitude de respect.

Le jardin de rocailles de l’Ermitage du Mont Cindre

© Mairie Saint-Cyr-au-Mont d'or

À moins de trente minutes de Lyon, se trouve l’un des plus beaux monuments de la région, mais également l’un des plus mystérieux. À la manière du fameux Palais Idéal du Facteur Cheval, le frère François a construit cette bâtisse avec des petits cailloux ramassés lors de ses périples. Le jardin de rocaille de l’Ermitage du Mont Cintre servait alors de lieu de recueillement. L’ermite y a même installé son propre chemin de croix !

Aujourd’hui, il est un lieu méconnu qu’on peut visiter sous réservation. Pour cela, une superbe visite guidée est disponible, alors que la restauration du patrimoine s’est achevée récemment.

L’Usine des Eaux de Caluire-et-Cuire

© Thomas Lloveras

L’une des visites les plus insolites de Lyon se trouve sans aucun doute à Caluire-et-Cuire. L’Usine des Eaux de Saint-Clair, fonctionnelle jusqu’en 1976, alimentait en eau potable l’ensemble de la cité lyonnaise. Ensemble industriel remarquable selon le Patrimoine Aurhalpin, sa pièce maîtresse est la pompe de Cornouailles, classée Monument historique.

Le réseau de galeries y est immense, à côté de bassins filtrants illuminés encore intacts. Dans les souterrains, l’atmosphère est teintée de mystère, dans un calme reposant. Loin des sentiers battus, il est possible de visiter les installations avec des guides de l’Office de Tourisme de Lyon. Une version miniaturisée se niche actuellement au cœur du musée Cinéma & Miniature.

L'ancienne champignonnière de Caluire

© OCRA-Lyon

Vous commencez à le comprendre : les souterrains lyonnais regorgent de surprises. Il s’agit d’un vestige des années 60, positionné entre le fort de Caluire, désormais stade Henri-Cochet, et de Montessuy. En surface, la champignonnière de Caluire n’a vraiment rien d’impressionnant. On y rentre même depuis un portail en métal blanc, pas très sexy. Elle est pourtant composée d’une vaste galerie de fusillade et d’une caponnière. Mauvaise nouvelle : les lieux sont actuellement en pleine rénovation par l’OCRA (Organisation pour la Connaissance et la Restauration d’Au-dessous-terre).

Heureusement, la champignonnière devrait rouvrir prochainement.

Fort de Bron

© EMAILLE Felicien

Bien moins connu que son voisin de Vaise, le fort de Bron possède une histoire riche depuis la fin du XIXème siècle. Construit à la suite de la guerre franco-prussienne de 1870, le fort devait assurer les défenses de la ville de Lyon. Depuis 1963, le bastion se transforme petit à petit en zone d’accueil pour certains événements. Entre fossés, voûtes et ponts désaffectés entretenus de façon spectaculaire, la place forte renferme de nombreux mystères. Pour les découvrir, l’accès à l’enceinte du fort de Bron ne peut se faire qu’un dimanche par mois, sous la forme d’une visite guidée. Autrement, deux musées historiques sur site donnent un premier aperçu de ce lieu méconnu de la métropole, c’est déjà ça de pris.

La Passerelle des Quatre Vents

© Julie Laurent

Lieu inconnu ou méconnu pour la plupart des touristes, la passerelle des Quatre Vents offre un sublime point de vue sur le haut de la basilique Notre-Dame de Fourvière et la ville de Lyon. Anciennement pourvu de rails, le passage était destiné à l’acheminement des défunts, en tramway, depuis le funiculaire Saint-Paul jusqu’au cimetière de Loyasse (encore un lieu bien mystérieux…).
Pour arriver jusqu’à la Passerelle des Quatre Vents, il est nécessaire de s’orienter dans un premier temps vers le Parc des Hauteurs.

Le Tombeau de Turpio

© Aldg692VX

Souvenir d’un temps passé, le Tombeau de Turpio se niche dans le quartier de Saint-Just, à Lyon. Méconnu de tous, il représente les traces de l’Empire romain, colonisateur de Lugdunum. Le tombeau fait partie d’une série de 10 mausolées retrouvés à la fin du XIXème siècle. Plusieurs millénaires plus tard, le monument reste en bon état du haut de ses 5 mètres 80. Il est accessible par le biais du C20-C21 et du bus 55.

La tombe de Maître Philippe

Né Nizier Anthelme Philippe en 1849, celui qui se fait encore appeler Maître Philippe ou le Mage Philippe par ses admirateurs post-mortem aurait réalisé dès son plus âge un nombre incalculable de miracles : des guérisons inexplicables et même des résurrections. La légende raconte qu’il aurait soigné le Tsar Nicolas. II avant d’être éjecté de la cour de Russie par Raspoutine lui-même. Il est enterré au cimetière de Loyasse (Lyon 5e), et ses "disciples" viennent du monde entier se recueillir sur sa tombe et fleurissent des demandes de miracles écrites sur des petits bouts de papier. Autant vous dire qu’il règne autour de son caveau une ambiance paranormale.

La maison Brunet

365 fenêtres, 52 appartements, 7 étages et 4 possibilités d’accéder au bâtiment, ça ne vous rappelle rien ? Le hasard n’existe pas. La maison Brunet, aussi mystérieuse soit-elle, est calquée sur le calendrier grégorien. Construite en 1825, la bâtisse a servi pendant la révolte des canuts, célèbre soulèvement ouvrier lyonnais qui a pris place durant la monarchie de Juillet. Placée dans le 1^er arrondissement, à la Croix-Rousse, le bâtiment est visible depuis les quais de Saône, teinté de sa nappe beige. Moins connues que ses voisines du Vieux Lyon, les traboules de la maison Brunet n’en sont pas moins belles.

À vous de jouer maintenant, le compte des fenêtres est-il bon ?